La Loire

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État du batiment :

Conservé

La Loire constituait un axe majeur de circulation des marchandises comme des hommes à la fin du Moyen Âge. Le commerce terrestre étant peu développé, beaucoup de marchandises transitaient par le fleuve sur les chalands des mariniers. La Loire permettait aussi bien d’exporter les produits locaux que d’importer des produits venus des pays voisins ou du monde connu. Les marchandises à destination des foires de Tours étaient apportées par la Loire puis débarquées au port de la place Foire-le-Roi [Chevalier, 1983, p. 83-84]. Des convois plus exceptionnels empruntaient également le fleuve. Les bois destinés à la construction de la charpente de la cathédrale Saint-Gatien furent débarqués sur la place Foire-le-Roi depuis La Loire en 1431 [Renumar, 12 juillet 1431]. De même en 1531, le tombeau de Louis XII et Anne de Bretagne, confectionné par Jean Juste, fut acheminé depuis son atelier tourangeau jusqu’à la basilique Saint-Denis par voie maritime [Renumar, 18 février 1531]. Quand ce n’étaient pas des marchandises qui empruntaient la Loire, c’était les hommes. Les hôtes remarquables arrivaient parfois à Tours pour faire leurs entrées en passant par le fleuve. François Ier en 1516 [Giraudet, 1883, p. 195] et Henri II en 1556 arrivèrent ainsi dans la cité tourangelle par le port de la place Foire-le-Roi. Dans ces cas-là, une délégation se portait au-devant du souverain sur une embarcation [Giraudet, 1883, p. 208].

Les Tourangeaux dépendaient du fleuve pour assurer leur subsistance. Ils consommaient de nombreux poissons d’eau douce pêchés dans la Loire et le Cher [Chevalier, 1983, p. 70-71]. La Loire servait également d’égout naturel aux habitants et aux bouchers et poissonniers de la ville qui venaient y jeter leurs déchets, d’où la volonté d’implanter les écorcheries, boucheries, poissonneries et autres tanneries à proximité de l’eau.

Les habitants de Tours devaient aussi composer avec ce fleuve qui pouvait se montrer impétueux. Les crues, les embâcles et les débâcles causaient souvent la destruction des arches du pont sur la Loire. La crue de 1391 emporta deux des arches [Lesoud, 1895, p. 527]. Les crues de la Loire et du Cher atteignirent jusqu’à l’actuelle rue Bernard Palissy en mai 1527 et juin 1582 [Bosseboeuf, 1888, p. 19]. Très tôt, des initiatives municipales ou royales tentèrent de canaliser le fleuve ou de gagner du territoire sur lui. À cet égard, la tentative la plus remarquable fut celle du corps de ville dans la seconde moitié du XVe siècle, reprise par le roi. Dès 1476, les élus réfléchissaient à agrandir la ville au nord. L’idée fut soumise au roi qui, séduit par le projet, la reprit à son compte en lui donnant une ampleur nouvelle. Il voulait ainsi repousser le fleuve au nord et faire gagner près de 30 hectares à la cité directement sur le lit du fleuve. Les travaux furent entrepris, mais stoppés à peine un an plus tard en raison de difficultés financières, météorologiques et techniques [Chevalier, 1983, p. 149-150].

 

Pour aller plus loin

https://www.valdeloire.org/Ressources/Communication/Videos/Portraits-de-Loire-a-la-Renaissance

 

Bibliographie et sources

Base Renumar
Bosseboeuf Louis-Auguste, Les rues de Tours. Notes et renseignements sur les rues, places et boulevards de la ville, Paris, Le livre d’histoire, DL 2008.
Chevalier Bernard, Tours ville royale. 1356-1520, Chambray, C.L.D., 1983.
Giraudet Eugène, Histoire de la ville de Tours, T. 1, Cressé, Ed. des Régionalismes, 1883.
Lesourd Pierre, « Histoire des ponts de Tours », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 10, 1895, p. 520-539.


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